Les Loups Chantants, course au coeur du froid


Auteur : Aurélie Wellenstein
Éditeur : Scrineo
Genre : Fantastique
Parution : 19 mai 2016
Prix : 16 € 90

Quatrième de couverture : Frappée par une maladie rare, la peau de Kira se couvre de glace. Dans quelques jours, la jeune fille sera devenue une statue, prisonnière de son propre corps. Pour la sauver, son frère, Yuri, s'élance avec son attelage de chiens de traîneau à travers les mille kilomètres de steppes glacées qui les séparent de l'hôpital. Mais aussitôt partis, une meute de loups aux pouvoirs étranges les prend en chasse. Les prédateurs s'infiltrent dans l'esprit du jeune homme, et la louve de t^te lui souffle alors un terrible secret : elle est Asya, son amour perdu. Celle qu'il croyait morte depuis si longtemps.

Rêve, folie, piège mortel ou réalité ? Tout en se battant pour sauver sa soeur, Yuri va devoir affronter les fantômes de son passé. 

Notation


Mon Avis ? 

Découverte avec son précédent roman publié aussi aux éditions Scrineo, Le Roi des Fauves, la plume de Aurélie Wellenstein est toujours aussi belle. Elle nous plonge cette fois-ci dans une toundra en pleine tempête. On est glacé dès les premières pages pour le froid mordant décrit dans les pages. On voyage du début jusqu'à la fin dans ce désert de glace et de neige et on souffre avec les personnages qui font un périple dangereux. 

Je me suis assez vite attachée au héros tragique, Yuri, qui passe son temps à souffrir en silence, ruminant son deuil et son désespoir tout en essayant de jouer au mieux son rôle de guide, de grand frère protecteur pour la malheureuse Kira qui subit une malédiction, et de musher (terme désignant le meneur pour un attelage). Ses tourments sont décrits avec justesse et son cauchemar prend de plus en plus d'ampleur au fil de la lecture sans pour autant sembler trop aux yeux du lecteur. Yuri ne se transforme pas en caricature de personnage qui souffre en se plaignant sans cesse. Il reste incroyablement réaliste dans cette aventure et on a plus envie de lui venir en aide que de le voir sombrer dans une douce folie aux contacts des loups, sorte d'animaux entre la créature diabolique et la légende. 

L'histoire se lit bien, vite, elle est addictive et bien construite. Certes, un lecteur un peu tatillon dira que de nombreuses descriptions se répètent au cours de la lecture, notamment en ce qui concerne les chiens de traîneau de Yuri, mais ça ne m'a pas particulièrement troublée ou agacée dans ma lecture, j'étais au contraire prise dans le rythme de la course effrénée des personnages. La question du temps à rattraper, de la course contre la montre et surtout contre la maladie de Kira, est très présente dans le roman et surtout bien traitée. Le style de l'auteur est incisif, rapide, et la lecture s'en ressent. On est souvent à cours d'haleine lors de notre lecture et les rares moments d’accalmie pour les héros, lors de repos ou lorsque la tempête s'apaise, sont les bienvenus.  

Au final, on pourrait dire que c'était une très bonne lecture, et oui, ça l'était. Mais pour ce deuxième roman j'ai rencontré le même problème que lors que ma découverte du Roi des Fauves. Aurélie Wellenstein a un problème avec ces fins. Dans Le Roi des Fauves, je trouvais que l'épilogue, les trois dernières pages, étaient en trop. Rajoutant du bon sentiment après une dernière scène violente et sauvage qui donnait au récit une fin brutale comme on en voit peu et qui aurait marqué les esprits. Et bien avec Les Loups Chantants, on a le même problème. Sans vous spoiler (allez le lire que diable !), je peux vous dire que Yuri, à la toute fin du roman, se retrouve face à un destin très sombre et que tout aurait pu s'arrêter là, en une fin ouverte, laissant le lecteur se poser des questions, espérer et s'inventer lui-même une fin à sa guise. Mais là encore, non. Un épilogue suit et un revirement à 90°, où les bons sentiments refont surface, change la donne et coupe tout le sublime de cette fin annoncée. 
Le problème avec les fins de cet auteur, c'est qu'on a l'impression qu'un roman de Young Adult ne peut pas se terminer sans qu'on rajoute une couche de gentillesse, au cas où le lecteur serait trop émotif. Alors quand le récit en nécessite d'accord, mais alors que l'auteur est capable de tourmenter aussi bien ses personnages que ses lecteurs, pourquoi rajouter ces dernières scènes gâchant toute l'atmosphère des récits ? 

Un mystère qui reste certainement à élucider. Pour ma part, même si la fin m'a fait sauter au plafond, je garde de ma lecture un excellent souvenir et vous le recommande chaudement tant c'est prenant. Les Loups Chantants reste un très bon roman fantastique, et j'ai hâte de découvrir la prochaine histoire tourmentée d'Aurélie Wellenstein ! 

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