Unorthodox


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Encore une série ? Mais tu ne fais que cela de tes journées ? Non, je te rassure mon chaton, le jour je travaille consciencieusement mais le soir venu, il est vrai que j'aime bien mon petit "canapé time" devant la télé. Et dimanche dernier, c'est en proie à une grosse crise d'insomnie que je me suis lancée dans les 4 épisodes d'Unorthodox. Et je ne regrette (presque) pas mes heures de sommeil perdues !

New-York, quartier de Williamsburg. Esty (Shira Haas), tout juste dix-neuf ans, prépare son sac à main pour sortir. Mais elle y glisse de drôles de choses : photos souvenirs, argent dissimulé dans un tiroir, quelques billets en euros... la belle jouerait-elle les filles de l'air ? Tout juste ! Originaire d'une communauté juive ultra-orthodoxe, la jeune fille quitte ville et mari pour prendre un vol direction Berlin. Enfin libre, Esty compte bien changer de vie. Mais de l'autre côté de l'Atlantique, c'est l'effervescence à Williamsburg. Personne ne quitte la communauté sans en subir les conséquences. Le rabbin envoie immédiatement Yanky (Amit Rahav), l'époux timoré d'Esty, et son cousin Moishe (Jeff Wilbursch) en Allemagne pour ramener la fuyarde.

Unorthodox a pas mal fait parler de lui à son arrivée dans le catalogue Netflix. Inspiré de l'autobiographie de Deborah Feldman, le show proposait une courte mais très intense histoire d'émancipation, avec une grande partie des dialogues en yiddish. Immersion totale dès les premières minutes selon les internautes. Et pourtant, comme à mon habitude j'ai mis du temps à me lancer dans cette série, les couleurs froides et le ton dramatique de la bande-annonce m'effrayaient un peu, je craignais de tomber sur quelque chose de larmoyant qui ferait trop souffrir mon petit coeur fragile.

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Et si l'ambiance d'Unorthodox est effectivement pesante, le ton en est très libératoire. Bien sûr, c'est à travers le regard d'Esty que nous découvrons une grande partie de l'histoire. Ses souvenirs de Williamsburg, en particulier, sont vite difficiles à supporter pour quiconque a le sang chaud (je bouillais devant mon écran). Mais la série laisse la parole à d'autres personnages, membres de la communauté ou non, ce qui nous apporte une pluralité de points de vue très appréciable. Le monde est loin d'être uniforme et on le comprend bien au fil des épisodes.

J'ai aimé découvrir les secrets de cette communauté dont je connaissais à peine l'existence, et le jeu de Shira Haas (avec son sourcil hypnotisant) et de Amit Rahav m'ont particulièrement touchée. Il y a énormément de fragilité dans leurs postures, leurs regards. Tout passe par la gestuelle et dans ce monde où presque tout est interdit ils font passer beaucoup de messages sans dire un mot.
J'ai également apprécié découvrir la ville de Berlin, tout en lumière et en grands espaces, pour contraster avec le quartier de Williamsburg. Même si, je l'avoue volontiers, cette découverte passe par une case scénaristique que j'ai déjà beaucoup vu : Berlin égal musique underground, boîte enfumée et lumières psychédéliques. Sur ce point, j'aurais aimé découvrir un Berlin moins attendu.

Mais cet unique point négatif ne retire rien à cette histoire très intense qui me fait encore réfléchir une semaine plus tard. Unorthodox, c'est un récit fort qui ne condamne pas, n'impose pas et nous laisse plus serein à la fin du dernier épisode. Alors un grand merci à l'amie qui m'en a longuement parlé, tu as bien fait de ne pas lâcher l'affaire !

Commentaires

  1. C'est un article très intéressant et j'aime beaucoup ton analyse. J'étais comme toi avant de découvrir cette série, ignorante sur cette communauté. Je suis ravie que cette série t'ai plu, et tu sais que je suis toujours présente pour de bons conseils !

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    1. Je suis contente que mon analyse te plaise (surtout que tu as patienté avant de l'avoir) ! J'attends tes autres bons conseils alors ;)

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