Shadows House

© by SÔMATÔ / So-ma-to / Shûeisha

Nouvelle rentrée, nouveau look ! Que pensez-vous de cette petite touche automnale ? J'espère que votre reprise s'est bien passée. De mon côté, je reprends le clavier pour partager avec vous toujours plus de lectures et quoi de mieux pour commencer cette nouvelle saison qu'un manga mi-douillet mi-glaçant ? 
Le 2 septembre dernier sortait le troisième tome de SHADOWS HOUSE. Le moment est donc tout trouvé pour enfin vous parler de cette petite série qui m'a conquise dès son premier chapitre

Dans le grand manoir de la famille Shadows vivent Kate et sa servante Emilico. Ambiance victorienne, jeune fille bien née et domestique maladroite, a priori rien de nouveau sous le soleil. Mais les Shadows portent bien leur nom puisque tous les membres de cette famille sont des créatures faites d'ombre dont on ne voit pas le visage. De son côté, la rayonnante Emilico est une poupée vivante, née pour servir fidèlement Kate. Mais la route pour devenir une poupée exemplaire est longue et Emilico manque cruellement d'expérience.

© by SÔMATÔ / So-ma-to / Shûeisha

La première chose qui retient l'attention avec SHADOWS HOUSE c'est Kate. Pour un personnage sans visage, Kate est drôlement expressive ! Si les premières pages en sa compagnie peuvent être surprenantes - Emilico elle-même n'arrive pas à savoir si sa maîtresse lui tourne le dos ou non - le coup de crayon du duo So-ma-to insuffle une vraie vivacité à la jeune fille. C'est notamment grâce à sa gestuelle, les mouvements délicats de ses mains et de sa longue chevelure, qu'il est de plus en plus facile de la "voir" froncer les sourcils ou rire quand Emilico fait une bêtise. 
Du côté d'Emilico, j'avoue avoir eu un peu plus de mal. Si sa petite bouille toujours souriante et ses airs perdus la rendent toute mimi, il est vrai qu'elle met du temps à dépasser le simple stade d'"héroïne gentille." Mais SHADOWS HOUSE nous propose un panel de personnages secondaires à la fois drôles et très intriguants, ce qui pousse vite la petite Emilico à s'adapter.

Si pas mal de gens l'on comparé à The Promised Neverland (enfants dans un monde obscur, etc.), SHADOWS HOUSE me fait plutôt penser aux contes de fées où le bizarre rencontre sans cesse le merveilleux. Bien sûr, les prochains tomes changeront peut-être ma perception de l'histoire, mais pour le moment, j'ai surtout la sensation de plonger dans un univers où tout n'est que dualité. Outre les duos Shadows-poupée vivante, le manga nous montre à chaque fois un élément et son exact contraire. Il y a les chambres des héroïnes par exemple : celle de Kate est grande, lumineuse et accueillante tandis que celle d'Emilico rappelle fortement un cercueil. Il y a aussi le contraste entre le cocon douillet rempli de souvenirs des demoiselles et les couloirs démusérement immenses et vides. Et bien d'autres indices encore que je vous laisse découvrir...!
Et c'est cette dualité qui me plaît tout particulièrement dans ce manga, car plus on récolte d'indices sur cet étrange manoir et moins on comprend où tout cela nous mène. Quels sont les secrets de cette famille ? Un danger est-il à craindre ? Et surtout de qui faut-il se méfier, des ombres ou de leurs copies ?

Avec son rythme lent et son ambiance un brin malsaine, SHADOWS HOUSE est une série qui ravira les fans de romans gothiques. Manoir gigantesque, héroïnes soudées et secrets bien cachés, il ne manque plus que les citrouilles et vous avez là une lecture idéale pour Halloween !

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