LE VOYAGE À LA JAPONAISE : PARTIR POUR MIEUX REVENIR
L’ultime langage universel : la nourriture. |
- « LES JAPONAIS N’AIMENT PAS QUITTER LE JAPON ! »
Dans OH LUCY ! (de Atsuko Hirayanagi) la dépressive et égoïste Setsuko plaque son boulot et le Japon du jour au lendemain pour retrouver l’homme qu’elle aime en Californie. Sans évidemment prendre en compte les sentiments du concerné qui a préféré faire sa vie avec la jolie nièce de Setsuko !
Masato, le héros de LA SAVEUR DES RAMEN (de Eric Khoo) part, lui aussi, précipitamment à Singapour suite au décès de son père, ne prenant même pas la peine de faire son deuil. Il espère, en visitant cette ville, pouvoir reconnecter avec son passé et la famille de sa mère, décédée lorsqu’il était enfant. Pour nos deux héros l’aventure se révèle difficile et leurs certitudes sont mises à mal au cours de leur périple. Les deux films ont tous les deux un rythme lent et une lumière assez froide, donnant aux histoires un réalisme cru. Cependant l’immersion en terre nouvelle n’est pas uniquement synonyme de tourments et le voyage permet à Setsuko et Masato une vraie remise à niveau, aussi bien de la tête que du cœur.
Oublie ton appareil photo et profite du paysage petit curieux ! |
- LE VOYAGE : UN RITE INITIATIQUE
Pas besoin de partir loin, visiter la ville voisine c’est déjà bien ! |
Cette douleur liée à la perte d’un proche, Ozora, héros de GOODNIGHT, I LOVE YOU (de John Tarachine), la connaît bien. Abandonné par son père et son frère, il perd sa mère adoré à la suite d’un cancer. C’est pour respecter ses dernières volontés que le jeune étudiant, ne sachant pas parler anglais, va parcourir le monde. Le périple prend ici un aspect très comique, agrémenté de réflexions sur les différences sociales entre Japon et Occident, les liens familiaux et même (ce qui est particulièrement amusant !) l’image qu’ont les touristes Japonais à l’étranger ! Si le ton et les conclusions sont différentes, chaque œuvre tend vers un but unique. Le voyage c’est le remède idéal quand on a un cœur à réparer. Quand un héros Japonais part à l’étranger il découvre toujours une meilleure version de lui-même, comme s’il avait laissé sa mue à l’aéroport.
- PARIS : LA VILLE QUI MARQUE LES ESPRITS
Extrait de la chaîne Louis-San |
Dans son livre NÂÂÂNDE !? (référence à l’interjection de stupéfaction typiquement japonaise), Eriko Nakamura aborde ces petits moments de vie qui la trouble encore en tant que Japonaise, malgré ses dix ans de vie passés dans la capitale. Avec une ironie tendre, l’auteure nous délecte de ses incompréhensions face au monde parisien entre les vendeuses dans les grands magasins qui l’évitent, le métro où les gens ne font rien à part bouder et l’excès de nourriture lors des fêtes de fin d’année ; la vie à la française semble risquée pour les nerfs ! Mais Eriko Nakamura ne manque pas d’écrire aussi sur son pays natal où les conventions parfois trop strictes laissent peu de place à la spontanéité, sauf pour Charles-san, son mari ! Le « Excusez-le, il est français » est mémorable !
ŒUVRES CITÉES DANS L’ARTICLE :
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